Les archives municipales d'Alaior nous ont permis de retrouver les traces de nos ascendants. Le bureau des archives, ouvert au public, se situe dans le bâtiment de la mairie d'Alaior. Nous y avons été agréablement accueillis.
Dans les années 1840 et suivantes, chaque année, un recensement de la population était établi. Les familles sont répertoriées dans des registres, classées par quartier et par rue (en suivant la numérotation).
Ainsi, nous avons retrouvé Jose PONS SINTES (sosa 44), son épouse Praxedes FIOL ALCINA (sosa 45) et leurs trois enfants Jose PONS FIOL (sosa 22), Maria et Antonio, âgés respectivement de 35 ans, 33 ans, 8 ans, 6ans et 6 mois. Ils habitent au n° 36 de la rue de Ciutadella (photo ci-dessous).
Dans la marge, il a été noté au crayon "Alger". Cette mention a été ajoutée après le recensement de 1846 et avant celui de 1847, au moment de leur départ en Algérie. On note que ALCINA s'écrit avec un "C" dans ce registre alors que le nom prend un "Z" dans les registres religieux des archives diocésaines.
La maison du 36, calle de Ciutadella en 2004
Sur les traces de Praxedes ALCINA QUINTANA...
Ainsi, nous apprenons que Praxedes ALCINA QUINTANA (sosa 91) habite en 1846 avec son fils Juan FIOL ALCINA au n° 15, calle del Angel (photo plus bas) et revient rue de Ciutadella en 1847 -elle y habitait avant mais en était partie en 1845- au numéro 35, avec son fils Juan FIOL ALCINA âgé de 23 ans et Maria PONS PONS âgée de 22 ans.
recensement de 1847
En 1848,1849 et 1850, elle ne sera plus avec son fils Juan mais avec sa fille Agueda et son mari Juan PONS PONS, à nouveau au numéro 36 de la calle de Ciutadella, alors qu'en 1847, Agueda FIOL ALCINA et Juan PONS PONS habitaient au n°3 de la Calle del Angel.
On peut supposer que, pour des raisons que nous ignorons, Praxedes, âgée de la soixantaine, veuve, a été prise en charge successivement par ses enfants. Si on considère la taille des maisons habitées (certaines n'ont pas beaucoup changé aujourd'hui), on peut penser que ces familles vivaient dans la pauvreté et que Praxedes n'avait vraisemblablement pas de ressources.
15, calle del Angel. Aujourd'hui la maison n'a plus d'entrée car rattachée à une maison mitoyenne derrière un ancien moulin.
On peut remarquer que ces changements de domiciles s'effectuent dans un espace très réduit. Les rues del Angel et de Ciutadella se croisent et les habitations sont éloignées au maximum de 300m. Les enfants, cousins, cousines étaient voisins.
La consultation de ces registres de recensements nous a permis de constater l'importance de l'émigration:
en 1839, nous dénombrons 30 départs en Algérie dont 1 vers Oran, 3 autres vers l'Espagne continentale et 2 vers l'Amérique.
en 1940, 37 partent vers l'Algérie, 3 vers l'Amérique.
au recencement du début 1842 (pas de recensement en 1841), 56 émigent vers l'Algérie.
novembre 1842 (resencement de l'année), ils seront à nouveau 70;
en 1845, nous avons dénombré 40 célibataires (hommes) au village et 2 en campagne partent d'Alaior pour l'Algérie (Alger), pour la plupart des aînés. Ils sont jeunes (18-20 ans) peut-être pour échapper à la longue période militaire. On voit même un fils de 16 ans partir avec son frère de 7 ans laissant sa mère veuve avec 3 autres enfants.
La population à Alaior
année | population | dont hors campagne |
1846 | 4468 h | 3695 h |
1847 | 4374 h | 3592 h |
1848 | 4421 h | 3641 h |
1850 | 1150 h | 3678 h |
recensement établi le 17 janvier 1846